Mea Culpa

Seigneur, pardonnez-moi car j'ai péché.

Me voilà à l'aube de ma première journée à l'Académie. Suis-je nerveux? Non, l'ouvrage de ma vie entière pourrait résumer ses lignes en un mot: néant. Bien entendu, les actions que j'eut placé sur l'échiquier de chaque missions sauraient, s'ils étaient passé sous la lumière du jour, avoir l'effet d'un puissant réverbère tant les intentions étaient pure. Mais il en est autrement, personne ne doit tomber sur ce journal, si on venait à me lire, je serais compromis et traqué jusqu'aux fins fonds des abysses. Pardonnez-moi, une fois de plus, seigneur, mais je vogue sur un océan de doutes: une chute et je dormirai avec les poissons.¸


On m'a piégé.


Cette mission n'est qu'un leurre pour m'envoyer loin de Maître Cadora, afin qu'il puisse terminer ce qu'il a commencé. Comment ai-je pu être si naif? Sa décision hâtive prouve cette théorie puisqu'aucun contact ne m'a été assigné. Je n'ai aucune nouvelles, aucunes directives: le néant. Néanmoins, je dois tout de même diriger mon attention sur cette couvée d'abomination pléthorique qui rampent en ces couloirs. Les détails, voilà ce qui les trahis: des iris rougeoyante, une abondante pilosité, un goût particulier pour un certain type de nourriture. Ils sont omniprésents. Je dois demeurer impeccable, aucune action ne doit être posée. Bien qu'Équinoxe et Solstices soient rangés dans un compartiment secret, dans ma chambre, il serait aisé, sans eux, de faire cesser de battre tout ces coeurs.


Sérénité.


La haine doit être maîtrisée, ma rage, harnachée. Ces émotions sont nouvelles, Maître Aran avait raison. Je tremble, mon écriture est saccadé et impulsive. Est-ce de l'excitation? Elles embrouillent mon esprit. Voilà qu'après tant d'années au service des initiés, je devrai enfin mettre en oeuvre la section qui m'échappa perpetuellement: la maîtrise de soi.


Puissiez-vous garder un oeil sur mes pas, guidez les si ma cause est juste, soyez témoin de ma chute si elle ne l'est pas.

Amen.